Gilles Sacksick
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Les grands formats ou les bâches peintes


Je dois à l'Ecole Vétérinaire d'Alfort de m'être soudain dirigé vers la peinture de grand format. Jusqu'à cette année 2010 et hormis quelques tentatives dans le monde de la fresque, celui de la tapisserie, je me sentais à peu près entièrement voué à la peinture de chevalet, dont les formats sont forcément assez modestes.
À l'Ecole Vétérinaire, où je faisais une exposition dans son très beau musée - le musée Fragonard - j'eus l'idée d'ajouter à cette exposition, la présentation de très grands formats : ces derniers dans le parc. L'exposition s'intitula «Dedans/Dehors».

Bien sûr il me fallut résoudre la question incontournable de la pérennité d'une œuvre peinte, en milieu naturel, exposée (c'est le cas ici de le dire) à la pluie, au soleil, etc. Pour y répondre, je me résolus à utiliser les produits que l'industrie courante propose. Je m'en suis bien trouvé. J'ai peint sur cette toile très forte - faite pour l'extérieur - et qui s'appelle la bâche, le store. Et j'ai choisi pour peintures, ces acryliques très tenaces auxquels je me suis contenté d'ajouter parfois un petit quelque chose né de ma propre pratique picturale. Mais j'eus à aborder une autre question, plus difficile et essentielle et qui ne devait rien, celle-ci, à la technique.
La question de l'échelle.


Ces surfaces, nouvelles pour moi quant à leurs dimensions, il me fallait en quelque sorte, les intérioriser. Un parc, ce n'est pas seulement un jardin «en plus grand». C'est toujours un monde végétal, mais c'est aussi un autre monde !
Une peinture de grand format, de surcroît exposée dehors, ce n'est pas plus «difficile» qu'une peinture de chevalet : cela demande simplement à être pensé, ressenti. Et cela d'un seul bond. Le peintre reste fidèle à lui-même, mais ce qu'il a de sensibilité, de talent, il les traduit dans des dimensions, nouvelles pour lui. Ni exagération, ni amplification, seulement transposition.
La peinture monumentale, surtout montrée dehors, a pour voisins les grands arbres, les collines, les maisons, le ciel.